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Avocats aux parcours singuliers - Permis d’illusionner

Plongez dans notre série "Avocats aux parcours singuliers". À travers ces portraits, nous mettons en lumière des avocats aux parcours uniques. Cette semaine, c'est Me Cavit Yurt qui est à l'honneur.
Avocats aux parcours singuliers

Janvier 2020, Cavit nous bluffe : il clôt son discours de rentrée Metamorphosis par la mise à feu d’une grenouille en origami, laquelle disparait en un éclair pour se muer en une plume d’écrivain. 

Tout était dit : Cavit sait parler et nous illusionner. Mais qui est-il ? 

Cavit est avant tout un gamin de Schaerbeek qui grandit avec son frère Onur dans la maison familiale, sous l’autorité du père, traducteur juré français-turc, homme de lettres et de culture. Cavit donne lui-même rapidement un coup de main au paternel : il traduit des contrats, des procurations, des documents officiels, et devient traducteur juré à 19 ans. Il découvre les commissariats dans le cœur de la nuit, il traduit lors des audiences ou des mariages civils… Comme rarement, il découvre le monde judiciaire.

Devenu avocat, il se forme au droit de la circulation routière, puis à la technique de cassation dans laquelle il excelle, rejoint par Onur, le frère cadet.

Quel est le lien entre l’illusionnisme et le barreau ? « Il n’y a pas de lien direct : un avocat illusionniste ne peut pas faire disparaitre des pièces ou un adversaire comme Houdini ferait disparaitre un éléphant ». Au contraire, Cavit oppose les deux disciplines : « le droit, par sa surspécialité, restreint jour après jour le domaine d’expertise du juriste qui le pratique alors que l’illusionnisme, comme tout art, va plutôt dans un sens d’expansion sans fin ».

La magie chez Cavit, ce n’est pas que de la dextérité, c’est la science de l’attention : « il existe un champ inouï de recherches scientifiques sur l’attention humaine, son contrôle, ses limites. Nos yeux, nos oreilles et notre cerveau ne sont pas une camera fonctionnant sans faille en continu et percevant tout ce qu’il se passe autour de nous. L’illusionniste le sait et sait en tirer avantage ».

Me YURT a découvert le monde de l’illusionnisme à ses 18 ans et, depuis, il n’en est plus sorti. Il a lu les livres, étudié les plus grands maitres, et il a inlassablement répété ses tours des milliers de fois dans sa chambre d’étudiant ou sollicitant la patience infinie de sa mère. « Si je vis centenaire, je ne serai certainement plus avocat passé un certain âge, mais quelque chose en moi me répète souvent que je serai magicien jusqu’à mon dernier souffle ». 

Un grand merci à Vincent Defraiteur pour les textes et à Marc Isgour pour les portraits des avocats.