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Du travail au barreau

Plongez dans notre série "Avocats aux parcours singuliers". À travers ces portraits, nous mettons en lumière des avocats aux parcours uniques. Cette semaine, c'est Me Jean-François Neven qui est à l'honneur.
Avocats aux parcours singuliers

« J’ai commencé ma carrière d’avocat en 1987 dans un cabinet réputé de droit social ». Si les obligations de stage n’étaient pas bien lourdes à l’époque, Jean-François a été très bien formé par son patron. Outre le travail classique, il a été incité à écrire des articles, à suivre des formations de cassation, etc. 

Après 15 ans de barreau, Jean-François devient juge au tribunal du travail en 2002 où il fut chargé du droit de la sécurité sociale. « J’étais dans mon élément : j’avais à résoudre des problèmes juridiques souvent complexes et variés, mais avec le sentiment d’une profonde utilité sociale ».

En 2008, Jean-François « monte » à la cour du travail et de 2009 à 2014, il fut délégué à la Cour de cassation, à hauteur d’un jour par semaine. Jean-François n’y trouve toutefois pas son bonheur : « La Cour ne m’est pas apparue comme le Saint-Graal derrière lequel je devais courir pour réussir ma carrière de magistrat ». 

Dans le même temps, Jean-François ne se voyait pas non plus encore rester 15 ans à la Cour du travail… Alors que faire ? Une thèse de doctorat pardi ! Ce qui fut chose faite en 2018.

Convaincu qu’ « un juge habitué est un juge mort », Jean-François prend la décision rare de démissionner de la magistrature et finit par réintégrer le barreau. Il retrouve donc le métier d’avocat, couplé à une charge de recherche à l’ULB.

Jean-François perçoit et exerce la profession aujourd’hui différemment de ce qui fut sa pratique d’autrefois : « Je veux conserver comme avocat la même utilité sociale que celle qui était la mienne comme magistrat. Mon objectif est donc de rester accessible aux justiciables précarisés pour qui la reconnaissance de leurs droits sociaux est essentielle ». Me NEVEN a organisé son retour au barreau en conséquence, quant aux honoraires pratiqués et quant aux dossiers d’aide juridique : « J’ai aujourd’hui une grande liberté par rapport aux clients, qu’ils soient riches ou pauvres. Je prends les dossiers pour autant qu’ils soient intéressants, sans égard pour la rentabilité ».

On peut retenir de ce parcours que rien n’est jamais figé ni irréversible : « Tout coule, rien ne reste », un fragment d’Héraclite auquel Jean-François se réfère souvent.

Un grand merci à Vincent Defraiteur pour les textes et à Marc Isgour pour les portraits des avocats.