Pousser les portes

« J’étais destiné à faire comme mes parents, c’est-à-dire des affaires », d’autant que le jeune Eren connait un parcours scolaire dans le secondaire en enseignement professionnel, orientation « vente ». C’est donc tout naturellement que le jeune homme commence sa vie professionnelle dans le bain familial, à savoir l’import-export de textile.
Cela étant dit, après plusieurs années, Eren sent qu’il lui manque quelque chose, quelque chose de perçu comme inaccessible, voire inimaginable, car les heures de cours, les syllabus, les codes, ce n’est pas son monde.
C’était sans compter sur ce jour où, remontant le boulevard du jardin botanique, Eren aperçoit les portes ouvertes de Saint-Louis. Ce jour-là, Eren pousse la porte et ce monde devient à porter de mains. Comme pour le défier, un examen en blanc censé aider à l’orientation professionnelle le décourage de s’engager dans cette voie… Il n’en démord toutefois pas : durant une année, il pousse la porte, une fois encore, mais celle du Palais de justice et de « la salle du fond » pour assister aux audiences correctionnelles.
L’année d’après, c’est décidé : il s’inscrit en droit. Il accomplit ses études en même temps que son métier et une charge de père de famille. Il lui est impossible d’assister aux cours, il s’organise au mieux. « Ce n’était clairement pas facile ». Cinq ans plus tard, il en sort diplômé.
Aujourd’hui, Eren est stagiaire de notre ordre depuis plusieurs mois et découvre la vie des affaires autrement. Son avantage ? « Je parle la même langue que mon client, au vu de mon expérience passée », dans ce nouveau métier qu’il juge éprouvant, éreintant, déstabilisant, mais qui lui permet de pleinement se réaliser.
En décembre dernier, Eren a poussé une nouvelle porte, celle du conseil communal de Jette, et a même été nommé échevin.
L’école secondaire ne l’avait pas fait pour cela. Ses études de droit ne lui étaient pas conseillées. Et pourtant, Me GÜVEN a pris cette décision capitale, une des plus importantes de sa vie.
Un slogan ? « Just do it ».
Un grand merci à Vincent Defraiteur pour les textes et à Marc Isgour pour les portraits des avocats.