Chères consœurs,
Chers confrères,

Pas un jour ne passe sans que la presse belge et internationale se fasse l’écho d’attaques commises contre l’Etat de droit, le pouvoir judiciaire et la profession d’avocat.

Différents cabinets d’avocats américains, perçus par le président Trump et son administration comme leur étant hostiles ou défendant des causes qui leur déplaisent, font l’objet d’ordonnances présidentielles portant atteinte à leur indépendance.

La situation est inédite, du moins dans une démocratie. Elle est surtout extrêmement inquiétante.

Sans une indépendance totale, notamment à l’égard du pouvoir exécutif, l’avocat ne peut exercer efficacement ses missions de conseil et de défense. Il s’agit d’une valeur fondamentale de notre profession, quel que soit le pays où on l’exerce ou la matière que l’on pratique.

S’attaquer à l’indépendance de l’avocat revient à s’attaquer à l’Etat de droit et donc à la démocratie.

Notre Ordre et l’American Bar Association ont conclu en 1994 un accord de coopération permettant notamment d’inscrire des avocats américains à la liste B de notre Ordre. A ce jour, ce sont 50 confrères et consœurs américains qui exercent à Bruxelles et leur présence constitue un réel atout pour notre barreau et pour toute la communauté juridique.

Nous tenons à leur témoigner notre solidarité, tout comme nous avons fait part de notre indéfectible soutien aux organisations professionnelles et ordinales américaines.

Ainsi, le conseil de l’Ordre a adopté le 18 mars dernier à l’unanimité avec le conseil de l’Ordre de Paris une motion rappelant que « sans avocats libres et juges indépendants, il n’y a ni justice ni démocratie ». Nous avons également écrit ce 27 mars au président de l’American Bar Association qui nous a immédiatement remerciés de notre soutien.

Les attaques contre la profession, son indépendance, son secret professionnel et son auto-régulation, se multiplient aux Etats-Unis mais aussi, fort malheureusement, ailleurs dans le monde.

Ces attaques nous rappellent l’importance du rôle de l’Ordre. Celui-ci est le garant de l’indépendance de ses membres lorsqu’elle est menacée, tout comme il doit protéger le secret professionnel qui est de plus en plus souvent attaqué.

Lorsque les valeurs fondamentales de notre profession sont mises à mal, nous devons les défendre. Inlassablement. Sans la moindre compromission.

Jamais nous ne craindrons de défendre nos valeurs essentielles, dans l’intérêt de notre profession, de nos clients et de l’Etat de droit.

Vos bien dévoués,

Marc Dal, vice-bâtonnier - Emmanuel Plasschaert, ancien bâtonnier - Marie Dupont, bâtonnière